13/01/2013

PWT, ou le masochisme du dresseur acharné.

Pokémon Noir 2 est selon moi l'un des jeux les plus complets de la série Pokémon. Tandis que dans Pokémon Blanc je m'ennuyais comme un rat mort après la ligue, cette fois mes prières ont été entendues et il y a un tas d'activités à faire pour nous occuper à droite à gauche.
Bon c'est sûr, je regrette la merveille qu'était le Pokéathlon de Heartgold et Soulsilver (c'est aussi ça qui avait mis K.O l'écran tactile de ma Ds) mais grâce au progrès et à GameFreak on peut posséder sa propre galerie marchande et même la renommer !

La mienne s'appelle Pouaf. Ça en jette, non ?
Non ? Tant pis.


Mais aujourd'hui je ne vais pas vous parler de Pouaf, en revanche je voudrais aborder la "quête annexe" qui m’occupe le plus en ce moment et qui me donne en même temps la fougueuse envie de balancer ma 3DS par la fenêtre : le Pokémon World Tournament (à prononcer à l'anglaise, ça fait mieux).



Le Pokémon World Tournament -ou PWT- est un ensemble de plusieurs grandes compétitions auxquelles toi, vaillant dresseur, tu peux participer avec tes Pokémon. Les principales difficultés sont que tous les Pokémon (ton équipe et celles des adversaires) sont au même niveau, et que surtout, tes adversaires sont des champions d'arène ou de ligue. Du coup quand tu arrives sur le devant de la scène face à Marc ou Cynthia, tu sais d'avance que tu vas passer un sale quart d'heure.

Dans l'ordre, on débloque :
-Le tournoi de Port Yoneuve (level Noob)
-Le tournoi des champions d'arène d'Unys (level Semi-Noob)
-Les tournois de champions d'arène de toutes les autres régions (level Hardcore Gamer)
-Le tournoi des champions du Monde (level Hardcore Gamer aussi)
-Le tournoi des Maîtres (level Warrior)
-Le tournoi par Type Expert (level Chuck Norris)


Personnellement, j'en suis au tournoi des Maîtres. Depuis environ... Plusieurs semaines. Allez, décrivons les étapes qui constituent ce que j'appelle "le masochisme du dresseur acharné".




Avant le tournoi :


Le PWT ? Pff trop facile, je bats finger in the nose Cynthia à Vaguelone, j'ai battu la Ligue 236 fois (à la suite) sans sortir un seul rappel, j'ai fini l'immeuble Noir et l'arbre creux Blanc, j'ai battu tous les PNJ possibles, j'ai zigouillé la team Plasma tout seul, le tout en mode Challenge.
Donc c'est la tête haute et les Pokéballs sur le côté de la ceinture que je franchis dignement la porte du grand bâtiment qui possède un écran multicolore qui ne sert à rien à part faire joli. Je fais tout de même tenir des objets à mes Pokémon de façon stratégique pour augmenter leur puissance qui est déjà ultra-destructrice, je regarde si je les ai soignés au centre Pokémon, tout est OK : je ressortirai de cette épreuve avec une médaille, des centaines de points de combats, et des nanas pendues à mon cou hurlant que je suis le meilleur dresseur de tous les temps et qu'à côté, Cynthia est une gothique de pacotille et Goyah un vieux ringard à la coupe de cheveux naze.

Et sans m'en rendre compte, je signe mon arrêt de mort en allant parler à la personne au guichet pour m'inscrire au tournoi des Maîtres.




Pendant le tournoi :



Le présentateur fait son speech habituel sur le PWT qui est une compétition importante, qui dit que l'écran des scores est important, que l'atmosphère est importante, que tout est important. Du coup je mitraille le bouton A pour que la la discussion en finisse, car je m'en fiche un peu. Ce que je veux c'est la VICTOIRE !

Le tournoi commence contre Peter, le dracologue classe de Heartgold et Soulsilver qui possède des cheveux rouges et une cape à la Batman. Ceci dit c'est un peu dommage, car j'aurais voulu être contre Red rien que pour voir si il fait toujours "..." avant et après le combat.
Le d-d-d-d-d-duel commence, son Dracolosse contre mon Drattak, magnifique dragon rouge et bleu aux EVs boostés en vitesse et attaque et aux IVs pas négligeables. Des heures de jeux derrière ce monstre, croyez-moi. Mais comme le Dracolosse appartient à Peter, c'est tout à fait normal qu'il soit plutôt fort et... Plus rapide ?! Je veux bien que les maîtres possèdent de très bons Pokémon, mais il y a tout de même une différence entre "très bon" et "gros cheat" !
Et BAM j'suis morte, il a même pris le soin d'envoyer valser mes deux autres Pokémon sans que j'ai pu le toucher (ou alors quand j'y arrivais ça ne lui retirait que trois PV de m*rde). Hors-jeu donc, j'aurai même pas le plaisir de voir le reste du tournoi et j'ai juste le droit de me taire et de partir le plus vite possible pour que vienne le match suivant.
Première défaite.
Puis la deuxième.
Puis la troisième.
Puis la dix-septième.
Puis ça m'a saoulé alors j'ai arrêté, frustrée.
Aucun point de combat gagné, en revanche les hôtesses ont à chaque fois eu pitié de moi et me donnaient un petit lot de consolation quand elles me voyaient revenir le visage décomposé : j'ai une collection de tessons verts dans mon sac maintenant.




Après le tournoi :



Finalement, je ne suis repartie avec aucun fan à mes pieds, aucune médaille, aucun truc, rien. On aurait même cru entendre le soulagement du public lorsqu'ils ont compris que j'arrêtais de foncer droit dans le mur.
Et là vient la partie de ce que j'appelle la mauvaise foi Pokémon, ou plus simplement le fait qu'on rumine son record de défaites en si peu de temps et qu'on y trouve toutes les excuses possibles et imaginables :

"Oui mais de toute façon les Pokémon des maîtres sont cheatés, puis je suis pas si nulle que ça puisque j'arrive à battre la ligue, en plus j'ai reçu énormément de coups critiques, c'est pas normal, normalement ça apparaît presque jamais, et mon Ultralaser qui a une précision de 90 il ratait une fois sur deux, alors que leurs attaques ne me loupaient jamais, de toute façon j'aime pas les maîtres ils ont tendance à se la péter donc si je les avais battus ils se seraient passés la corde au cou tellement ils ne se s'en seraient jamais remis." 

Ce phénomène s'appelle la rationalisation, et permet simplement de se mentir à soi-même en faisant croire que la raclée du siècle qu'on vient de se prendre était entièrement voulue et préméditée.

"Puis j'ai voulu la victoire et je l'ai pas eu, mais il n'y a que les erreurs qui nous permettent de progresser." [Phrase de loser]